Loin d’être une pathologie psychiatrique, ni d’une maladie, il s’agit d’un état transitoire. Cependant, cette émotion de courte durée vient troubler notre quotidien et nous force à se cloîtrer. Ainsi, il est essentiel d’accompagner au mieux les personnes qui sont touchées par cet état afin qu’il ne perdure pas. Le but est de limiter les répercussions de la crise sanitaire sur la qualité de vie de vos équipes.
Une autre partie des collaborateurs aspire à revenir au présentiel. Selon une étude Ifop / Julhiet Sterwen dans son 5e “baromètre digital workplace”, les salariés ont des attentes particulières : un retour dans des bureaux fermés, sécurisés, et pas à temps plein. La tendance générale évolue vers l’hybridation des espaces et modes de travail.
Quelques chiffres :
Le baromètre absentéisme & Covid-19 de Malakoff Humanis nous apprend que 60 % des salariés affirment craindre la reprise du travail sur site. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène.
- La peur sanitaire
Certains collaborateurs rêvent de retourner au bureau et d’autres se sentent bien chez eux, en sécurité et loin des autres. La peur de sortir de chez soi, appelée aussi « syndrome de la cabane », est apparue dès le début du 1er confinement en 2020. Le risque d’être exposé au virus et de tomber malade est l’une des principales sources de stress.
Les mesures sanitaires – la distanciation sociale, les gestes barrières ont accentué une perte de nos aptitudes sociales. On ne sait plus comment vivre et interagir en société. Le baromètre Malakoff Humanis, nous révèle que pour 34% des salariés interrogés, l’application des mesures sanitaires est la première raison évoquée pour expliquer le stress du retour au bureau. Les collaborateurs souhaitent éviter l’inconfort des mesures sanitaires et la peur de la contagion.
- Les changements d’organisation
Suite à la mise en place du télétravail plus ou moins compliqué, le rapport au travail des collaborateurs a changé. Certaines personnes apprécient ces changements d’organisation et y voient des opportunités, d’autres n’ont pas été assez préparés. Ils ont dû s’habituer à un nouveau rythme et de nouvelles habitudes de travail. Le retour au bureau peut perturber cette nouvelle « routine » à laquelle les collaborateurs se sont familiarisés.
D’après le baromètre Malakoff Humanis, la reprise d’un rythme de travail ordinaire a en effet été citée par de nombreux salariés interrogés (27%). Le changement d’organisation du travail par rapport à l’avant confinement est également évoqué (23%), devant la reprise des transports en commun (16% et 36% en région parisienne).
De plus, 11% des salariés souhaiteraient en effet se faire prescrire un arrêt de travail pour ne pas retourner au bureau. Les raisons sont que certaines personnes craignent pour leurs vies à cause d’une maladie chronique ou d’une pathologie dite à risque (20 %). De surcroit, ils craignent aussi que les mesures sanitaires ne soient pas suffisantes (16 %). Il y a aussi des personnes responsables de personnes âgées ou ayant un membre de leur foyer souffrant d’une maladie chronique ou d’une pathologie à risque (13 %);
Préparer et accompagner « vraiment » le retour au bureau
Afin de résoudre certaines difficultés issues de la crise sanitaire et de préparer les collaborateurs les plus réticents, il y a un accompagnement spécifique à mettre en place en amont et durant le retour sur site. En prenant le temps d’écouter et comprendre les collaborateurs à l’aide d’un baromètre QVT ou d’une enquête flash sur le télétravail, le manager pourra repérer ceux qui ont mal vécu le confinement. Il est essentiel de privilégié l’écoute et les échanges réguliers !
Nous vous avons dressé une liste non exhaustive avec quelques points de vigilance :
Avant le retour sur site
- Déceler et comprendre les craintes et peurs des collaborateurs et des managers
- Réorganiser les espaces de travail et de convivialité en respectant le protocole sanitaire
- Adapter les canaux de communication, les plannings (Ex : horaires décalés, temps de transports…)
- Accompagner les managers pour évaluer les personnes en souffrance/les plus fragiles
- Adapter le télétravail de façon dégressive pour que les salariés se réhabituent à travailler sur site et reprennent des repères.
- Mettre en place des ateliers bien-être et santé (Ex : sophrologie, coaching individuel ou en équipe, gestion du stress, Séance de pleine conscience, etc.)
- Mettre à disposition un soutien psychologique par téléphone ou en visio avec des professionnels expérimentés
Durant le retour sur site
- Il faut constamment communiquer, échanger, afin de rassurer les salariés angoissés, tout en maintenant le lien collectif indispensable à votre organisation.
- A contrario, pour ceux qui ont bien vécu le télétravail, il est intéressant de jouer la carte de la flexibilité et de continuer à leur proposer ce mode de travail s’ils le souhaitent (dans le cadre des accords d’entreprise). L’idéal est de mettre en œuvre une alternance et un bon équilibre entre télétravail et bureau.
- Les psychologues devront pouvoir poursuivre le soutien psychologique sur site avec les personnes qui en ont besoin.
- Mettre en place des ateliers bien-être et santé sur site pour favoriser la cohésion d’équipe